Irancy
Un peu d’histoire…
Le couvent de Saint-Germain
L’histoire d’Irancy est contée dans l’Annuaire de l’Yonne, en 1861. Elle nous dit que Richard, dit le Justicier, duc de Bourgogne et Abbé de Saint-Germain d’Auxerre, fait don à son abbaye de divers héritages situés sur le territoire d’Irancy, confirmé par la Charte du roi Charles-le-Simple, datée de Troyes, le 22 avril 900. L’essor de la vigne à Irancy et l’histoire de ses habitants sont donc liés à l’histoire du Couvent de Saint-Germain jusqu’à la grande époque de 1789, par la justice, la perception de dîme et d’impôts et la gestion de tous les biens leur appartenant.
Les huguenots
L’Abbé LEBEUF, historien reconnu, raconte qu’en l’an 1568, pendant les guerres de religion, le 7 février, les huguenots se vengèrent cruellement des pertes qu’ils venaient d’éprouver au siège de Cravant. Durant ce siège, ils avaient eu dessein de mettre à Irancy leur cavalerie en quartier. Un colonel des troupes du Prince de Condé s’y était présenté, mais en vain. Il fut tué d’un coup d’arquebuse. Cette mort atisa le dépit et la vengeance des huguenots qui y revinrent en force avec l’aide d’un canon. De très nombreux habitants furent tués et leurs corps entassés dans un puits dont l’ouverture avait été comblée. Une rue porte toujours le nom de rue des Morts.
Le déluge
Une vieille chronique de Saint-Marien nous fait le récit d’un phénomène assez extraordinaire par lui-même, si l’on considère la position occupée par le village, pour que l’histoire ait pris soin d’en recueillir le souvenir.
En 1223, survint à Irancy, à la suite sans doute d’un violent orage, car on ne saurait le comprendre autrement, une telle inondation (un déluge, dit le manuscrit) que toutes les maisons en furent envahies et plusieurs même renversées par la rapidité du torrent ; nombre de bestiaux périrent engloutis, des femmes furent entraînées avec les enfants dans leurs berceaux, des hommes emportés par le courant avec les pressoirs même sur lesquels ils avaient inutilement cherché un refuge contre la dévastation du fléau.
Soufflot
Irancy a vu naître en 1713 Jacques-Germain Soufflot, architecte du Panthéon, de la place Royale de Reims et de l’hôtel-Dieu de Lyon.
Promoteur du style néo-classique, il est né dans une maison Renaissance de la rue principale, qui porte son nom, face à l’unique Bar-Restaurant du village. Un peu plus bas, on trouve la résidence de l’un des derniers représentants de l’ordre de Malte, le marquis de Créancé. Au-dessus de son habitation se lit la devise » A bien faire, ne rien craindre « . Rue de l’Equerre, l’heure tourne sur un cadran solaire inscrit dans un pignon depuis 1698.
En se promenant dans les rues et ruelles, on peut découvrir les restes de maisons curieuses par leurs écussons et médaillons du 16e et 17e siècle sculptés dans la pierre extraite des carrières locales. Des statuettes sont restées dans les niches mais la plupart sont cassées.
Jacques Germain Soufflot est mort à Paris en 1780, n’ayant pas eu de descendance directe ce patronyme célèbre a disparu d’Irancy.
Vignes et Cerisiers
L’implantation de la vigne dans la région date au moins du 2e siècle si l’on en croit un haut-relief découvert sur le site archéologique voisin d’Escolives-Sainte-Camille.
L’œuvre représente un petit vendangeur cueillant des grappes d’un raisin aux feuilles finement crénelées, le César. Ce plant aurait été apporté par les légions romaines.
Tout comme la vigne, les cerisiers se plaisent beaucoup à Irancy. Au printemps, la floraison des arbres est si belle que Hosotte, peintre régional et habitant d’Irancy, l’a immortalisée par ses toiles. Chaque hiver, il ouvre sa galerie, près de l’église Saint-Germain.